La peur est une émotion, tout comme la colère, la tristesse, la joie, le dégoût… Une émotion peut être vue très simplement comme une ÉNERGIE, qui va ensuite déclencher un processus physiologique dans le corps et une action, souvent très rapide. Émotion vient du latin Ex ( de, hors de) et motio (mouvement). Un stimulus extérieur va déclencher une énergie interne qui va mettre en mouvement une réaction en chaîne pour s’adapter à la situation extérieure. Une émotion est donc naturelle et utile, elle est présente chez l’homme comme chez les autres animaux.
La peur est utile, car elle nous montre qu’il y a un danger et une urgence à agir. La montée d’adrénaline qui s’en suit peut être vue comme le carburant nécessaire aux phénomènes moteurs nécessaires pour faire face à la situation.
Les anglais disent que la peur peut déclencher trois réponses : fight / flight / freeze. La première est une contre-attaque parfois violente, en réponse à l’agression ou l’agresseur. La deuxième est la fuite, et la peur donne des ailes et peut faire courir extrêmement vite. La troisième possibilité est d’être saisi d’effroi, et la peur pétrifie, paralyse, immobilise totalement : c’est ce qui ce passe généralement lorsqu’un jeune animal sent un prédateur, ou qu’un enfant se retrouve face à la violence d’un adulte, ou que vous êtes soudainement en bord d’un gouffre.
La peur est indispensable lors de danger réel et immédiat, pour que le corps se connecte en une fraction de seconde à une puissance d’action souvent impressionnante.
Mais qu’en est-il des peurs psychologiques ? Les peurs liées à des souvenirs, et celles liées à des inquiétudes de l’avenir ? Ces peurs déclenchent le même type de processus (agressivité, fuite dans une addiction par exemple, ou bien impuissance et incapacité de passer à l’action). Mais après une première réaction soudaine de notre cerveau reptilien, notre néocortex, lui, peut nous ramener à l’intelligence nécessaire pour comprendre qu’elle est l’action à adopter, et à quoi va servir cette énergie fournie par la peur.
La peur doit donc permettre d’agir. Sinon, ce trop-plein d’énergie est bloqué par un sentiment d’impuissance et de frustration, et la tension intérieure va encore augmenter, si elle ne peut être utilisée utilement. Quand vous dites que vous êtes « stressé », cela veut souvent dire en fait que vos capacités d’adaptation sont débordées, et le flot d’adrénaline inutile va amener une sécrétion de cortisol, et à terme une baisse d’immunité… Donc la peur chronique non utilisée va vous affaiblir, vous rendre plus vulnérable.
Vous pouvez vous créer vos propres peurs, mais il est important aussi de comprendre que la peur est un outil de manipulation des masses. Donc à vos peurs intérieures, vont s’ajouter les peurs véhiculées par les dirigeants ou les mass médias (peur des étrangers, du chômage, des retraites, des maladies ).
Ne plus avoir peur ? Certains en rêvent, ou pensent que c’est un idéal. Mais tant que votre corps et votre esprits seront bien vivants, vous traversez toujours des peurs, plus ou moins grandes, qui sont des signaux d’alerte utiles, pour vous éveiller à la conscience de quelque chose qui est important et mérite vigilance et attention. Vous pouvez donc accueillir la peur, écouter son message, comprendre ce qui vous met en alerte, et choisir comment vous pouvez agir.
Agir / réagir : si la peur vous invite à agir vite et bien, c’est parfait. En revanche si votre peur actuelle réveille des peurs anciennes et fait écho avec des souvenirs pénibles du passé encore chargés d’émotion, alors vous allez réagir, c’est-à-dire re-agir, de la même manière que dans le passé. Et si cette réponse automatique est inadéquate, il convient alors de revisiter ce souvenir afin de libérer la charge émotionnelle qui y reste attachée. Vous pouvez le faire vous-même, mais ce n’est pas toujours facile de conscientiser le lien. En revanche votre inconscient le fera très simplement en séance d’HYPNOSE, PNL, et EMDR. Et la libération est alors très rapide.
Donc je vous invite à voir vos peurs comme des alliées, qui vous inviteront soit à agir au bon moment, soit à revisiter l’intérieur de votre esprit, pour libérer quelques mémoires anciennes non résolues. Et dans les deux cas, vous vous sentirez mieux.